Le Chant des Sirènes

 

Le Chant des Sirènes

 

 

Le héros parti retrouver sa reine,

Le triomphe du soldat dans l’arène,

Pensait naviguer sur une eau sereine,

Le pauvre ignorait cette souveraine

Des océans qu’on appelle Sirène.

 

Sous le reflet d’une eau calme et amère,

Elles offrent en un théâtre sommaire,

Leurs chants aux oreilles d’hommes primaires,

Pour les succomber au charme éphémère

Et leur offrir repos au fond des mers.

 

Fort malin fut le fier capitaine,

Que de s’encorder au mât centenaire,

Afin de pouvoir admirer la scène,

Aussi macabre qu’extraordinaire,

De ces marins moins stupides qu’obscènes,

Hypnotisés à mort par le concert.

Si en leurs cœurs il n’y a pas de haine,

Est-ce de leur faute, à ces chansonnières,

Si elles peuvent manipuler sans peine

Les désirs d’hommes bêtes et pervers,

Au point de les mener à la géhenne,

Victimes de leurs amours suicidaires ?

Touchés par ces vibrants chants érogènes,

Les marins libidineux succombèrent

A leurs propres pulsions peu amènes,

Y compris le brave héros de guerre,

Qui eut pourtant l’astuce, quelle aubaine,

De s’enfermer le désir sous les fers !

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