Le véritable sexe supérieur

 

 

Il est un fait scientifique très sûr

Que l’être humain, en tant que mammifère,

Doit bien, s’il veut que l’espèce perdure,

Faire l’amour avec ses congénères.

 

Si la Nature, pour se reproduire,

Fit un pénétrant et un pénétré,

Cela nous permet-il de déduire

Que l’un doit, par l’autre, être dominé ?

 

La Femme, en son état de réceptacle

De la puissance du membre viril,

Accueillant le germe, pour le miracle

D’un esprit au devenir infantile,

 

Doit-Elle donc finir par se soumettre,

Sous prétexte qu’Elle paraît passive

Car au fond, c’est bien lui qui la pénètre,

A celui-là qui a la force vive ?

 

A tout cela, je souhaite y répondre

Par une toute autre interrogation :

Mais depuis quand faisons-nous correspondre

La morale avec la pénétration ?

 

Je veux que sur le champ l’on me dénonce

L’impudent qui a décrété un jour,

Que Celle qui est pénétrée renonce

A son supérieur destin pour toujours !

 

Moi, j’ai une opinion bien différente,

Que je crois, très humblement je l’avoue,

Plus sage, en tout cas plus pertinente,

Que ce poncif sorti d’on ne sait où.

 

Il y a, au cours de l’Evolution,

Ce qu’on nomme « sélection sexuelle »,

Une lutte pour la reproduction,

Tout ce qu’il y a de plus naturel.

 

Eh bien dans le cadre de cette lutte,

Les Femmes possèdent un avantage,

Car ce sont bien sûr Elles qui recrutent

Ceux qui sont honorés du mariage.

 

La charge de la drague est sur les mâles ;

Et si Elles ont de nombreux prétendants

A sélectionner pour le jeu nuptial,

C’est car les Femmes ont besoin de temps.

En effet, il faut pas moins de neuf mois

Pour une Femme qui veut mettre au monde,

Tandis que le pauvre homme en plein émoi

N’a besoin que de quelques secondes.

 

Le temps d’une Femme est donc très précieux

Car il est quasiment irrattrapable,

Et lorsque son effort est prodigieux,

L’apport d’un homme seul est négligeable.

 

Ainsi, c’est par cette froide logique

Que l’on en arrive à la conclusion :

Les Femmes ont une valeur symbolique

Supérieure aux hommes pleins d’illusions !